Vendredi 13 novembre
Texte: Edmond
Photos: Martine
A la cordillère (bis)
Autant le cajon del Maipo, déporté au sud-est de la ville, pénétrant à la manière d’une lame courbe dans l’épaisseur des montagnes, est une voie lente d’accès aux sommets et à la frontière de l’Argentine, autant le « centro montañero » de Farellones, station de ski la plus proche de Santiago, est rapidement et presque brutalement accessible. On quitte l’agglomération par une voie rapide vers le nord-est, à quoi succède une route secondaire qu’on emprunte par intuition géographique pure (aucune pancarte ne venant à aucun moment signaler que c’est par là, mais on s’habitue à cette manie chilienne de l’imprécision, et on se résigne à se repérer au soleil, et par rapport au cours du Mapocho, le torrent qui traverse la capitale). On est sûr que c’est la bonne direction quand on se retrouve enfermé et remontant dans la vallée moyenne du rio, au milieu des broussailles et du matorral, ou de cette brousse épineuse qu’on appelle le jaral. Sur ce flanc de Cordillère globalement orienté très sud le palmier rustique monte jusqu’à 1 300 m d’altitude, et le cardon (cactus candélabre) résiste jusqu’à près de 2 000 m.
Route de Farellones, les cardones
La route, quant à elle, se hisse jusqu’à Farellones (2 300 m), soit 1 300 m de dénivelé, en 39 lacets numérotés. Elle est plutôt bien revêtue, cette chaussée malgré tout cabossée par le dégel, où les cyclistes qui se la jouent Alpe d’Huez se faufilent de loin en loin entre les groupes de chevaux errants.
A l’assaut de l’Alpe
A Farellones, on peut soit monter vers la gauche à La Parva (2 500 m) station sans grand intérêt sauf sportif, mais sympathique puisque son artère principale est l’Avenue Alphonse Allais (je n’ai pas l’impression qu’il y ait une seule rue ou place à son nom en France, je me trompe peut-être) et que le Lycée Français de Santiago (Lycée St Exupéry) et l’Alliance Française y ont leur chalet, soit partir vers la droite jusqu’à Valle Nevado.
Encore quelques lacets, des nids de poule et des zigzags, et enfin, à 3 000 m précisément, on émerge entre quelques grands hôtels bâtis en nids d’aigles sur un éperon dominant vertigineusement le rio Molina, et surtout on peut jouir, dans l’éblouissement d’un paysage de neige, d’une vue panoramique sur le massif du Cerro del Plomo (5 404 m).
Massif du Cerro del Plomo vu de Valle Nevado
Edelweiss
Ce qui fut fait, sous le vol d’un couple de grands rapaces mal identifiés. Envergure du condor, mais il manquait le collier blanc caractéristique.